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Exposition | Ce qui a été, ce qui reste

Publié le 25 septembre 2023 Mis à jour le 10 juin 2024

De ce qui a été, que reste-t-il ? Cette exposition vous invite à la réflexion.

À l'occasion des 15 ans de la revue Textimage

Commissaires d'exposition :
Étudiants du master Patrimoine et Musées de la Faculté des Lettres et Civilisations


Avec les artistes Nicolas Aiello, Jan Baetens, Annick Blavier,
Daniel Blochwitz, Olivier Deprez, Paul Edwards, Michel Salaün
.

 

Conçue et réalisée par les étudiants du master Patrimoine et Musées de la Faculté des Lettres et Civilisations de l’Université Jean Moulin Lyon 3, dans le cadre du 15e anniversaire de la revue Textimage dirigée par Olivier Leplatre, professeur des universités, et Aurélie Barre, maître de conférences, l’exposition “Ce qui a été, ce qui reste” donne à voir la fragilité des œuvres présentées, à la fois dans leur matérialité et à travers le message qu’elles véhiculent, grâce à l’association du texte et de l’image.

Cette fragilité est omniprésente : il s’agit, dans un sens, d’une forme de précarité commune. C’est dans cet espace, entre ce qui est et ce qui a été, entre le passé et le présent, que naît la fragilité. En plus d’être universelle, la fragilité est étroitement liée au temps et à la mémoire. Chaque artiste expose sa vision de la fragilité et la retranscrit au travers de ses œuvres, mêlant mots et images. Les artistes ne tentent pas ici de faire revivre ce qui a été, mais plutôt d’en maintenir la mémoire, une mémoire à la fois individuelle et collective.

Le temps est une notion qui se retrouve continuellement dans l’environnement dans lequel évolue chaque être humain. Bien que l'écoulement du temps varie selon nos impressions, nos subjectivités, nos cultures et nos sociétés, il peut s’envisager comme un combat vis-à-vis de la mémoire, de l’oubli. Cette faculté d’enregistrer, de conserver et de restituer des souvenirs ou des expériences passées peut parfois mal résister aux années écoulées.

Cette mémoire est pourtant essentielle à notre compréhension du monde. La première partie du parcours invite le visiteur à la rencontre d’artistes qui lient, chacun à leur manière, le texte et l’image au travers du prisme de la fragilité de la mémoire, soumise aux aléas du temps.

 

Ce qu'il reste à écouter : le podcast

Autour de l'exposition, un podcast de plusieurs épisodes sera diffusé par les étudiants commissaires s'attachant aux œuvres des artistes et aux thématiques travaillés. 

► Découvrez-le en ligne !
 

Ceux qu'il reste à rencontrer : les artistes

Nicolas Aiello est né en 1977 dans le 93 et a suivi une formation à l’Ecole Supérieure d’Art de Grenoble. Il est aujourd’hui enseignant à l’Ecole Supérieure d’art et de design de Reims. Très vite, il investit l’espace urbain qui est pour lui source d’inspiration. Il retranscrit la ville et son flux incessant d’informations à travers des dessins souvent denses et illisibles.

Jan Baeten, né en 1957, est un poète et critique belge. Il est également professeur d’études culturelles à l’Université de Leuven. En tant que poète, il a débuté sa carrière en 1998 et a depuis publié une douzaine de recueils, dont Cent fois sur le métier en 2004, qui obtient en 2007 le prix triennal de poésie de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Très proche de la poésie dite "à contraintes" dans ses premiers textes, il s'ouvre peu à peu à des formes d'expression plus libres.

Annick Blavier, née en Belgique, a suivi des cours de gravure à La Cambre et, dès la fin de ses études, se consacre à la peinture, qui apparaît comme une nécessité pour elle. Dès 1985, les expositions se succèdent entre la France et la Belgique, révélant alors son travail à la Cité des Arts de Paris, au Centre Georges Pompidou, ou encore au Musée Anacréon. Dans les années 1990, lors d’un séjour à Berlin, l’artiste décide de retourner au dessin et opte alors pour la technique photographique. Les couleurs occupent une place importante dans la naissance de son travail. Depuis les années 2000, elle se consacre à la création de collages et à la réalisation de vidéos, privilégiant ainsi l’association d’éléments hétérogènes. 

Daniel Blochwitz naît en 1973 en Allemagne, et poursuit des études de photographie aux États-Unis. Il s’installe ensuite à New York, pour suivre le programme d'études indépendantes de troisième cycle tout en travaillant comme assistant d'artiste de Martha Rosler. Pendant cette période, son travail est fréquemment exposé et publié aux États-Unis et en Europe. Après quelques années de migrations entre diverses galeries d’art contemporain à New York, il s’oriente à partir de 2015 vers une activité de commissaire indépendant pour la photographie, et réalise diverses expositions individuelles et collectives pour des musées, des galeries et des off-spaces.

Olivier Deprez, né le 13 octobre 1966 à Binche, est un artiste, graveur, peintre, écrivain, réalisateur, théoricien et auteur de bande dessinée belge. Membre fondateur du collectif Frigoproduction, des Éditions Fréon et Frémok, il a notamment réalisé l’adaptation en gravure sur bois du Château de Kafka.

Paul Edwards est un photographe franco-britannique, acteur, éditeur, historien et professeur. Il associe dans son travail sa double culture, où se rencontrent le rationalisme à la française et le goût du nonsense cher aux Britanniques. Depuis une quinzaine d’années, il consacre la plus grande part de ses recherches aux liens qui ont pu se tisser, ouvertement ou dans le secret, entre photographie et littérature, du milieu du XIXe siècle aux premières décennies du XXe siècle. En effet, pour Paul Edwards, son art repose sur le lien entre l’illustration par la photographie et la fiction littéraire, l’idée de réunir les deux avec une constante complémentarité.

Michel Salaün, attiré par le milieu marin depuis toujours, a suivi des études de biologie marine à l’Université de Brest et obtenu une thèse en océanographie biologique dans les années 1980. Parallèlement à ce parcours scientifique, l’envie de dessiner ne l’a jamais quittée Dans les années 1980, la découverte d’une vie particulière dans les abysses lui a permis d’illustrer de premières publications scientifiques sur la moule Bathymodiolus thermophilus. Aujourd’hui, Michel Salaün est médiateur scientifique à Océanopolis (Brest) où il conçoit et illustre des produits éducatifs.

Ce qu'il reste à lire : la revue Textimage

Cette exposition célèbre les 15 ans d'existence de la revue Textimage qui interroge les multiples liens entre textes et images, sans limite de siècle ni de discipline. Si elle publie des articles scientifiques, des actes de journées d’étude et de colloques, elle accueille aussi dans ses cahiers des artistes contemporains qui actualisent dans leurs œuvres le dialogue du texte et des images.

Le temps de l’art est d’inquiétudes et d’espoirs. Il bute contre la fatalité de l’éphémère, de la détérioration et de la disparition ; il leur oppose pourtant son autre durée. Les œuvres réunies pour cette exposition sont affaire de temps, approché à travers leur matérialité sensible et défié par les solutions de l’imagination. A chacune son expérience. Certaines se vouent aux souvenirs, retournent aux traces du passé, d’autres se troublent aux échos du présent ; elles lancent les dés de l’avenir, acceptent de se produire selon l’effondrement des choses ou s’amusent de leur propre effacement. Elles ont toutes en commun la fragilité, au seuil des temporalités. Qu’elles soient faites d’images et de textes ne renforce pas leur résistance ; chaque dispositif résulte des rapports qu’entretiennent les artistes avec le temps et traduit les voies pour le comprendre et lui donner du sens. Montrées d’abord dans l’espace virtuel d’une revue numérique, les œuvres s’incarnent la durée d’une exposition pour éprouver encore cette fragilité dans laquelle elles puisent leur force

Olivier Leplatre, co-fondateur de la revue,
professeur des universités


Découvrez le dernier numéro de la revue intitulé Hapticité : Quand l’image touche la littérature. Celui-ci est composé par Corentin Lahouste, docteur en langues et lettres de l’Université catholique de Louvain et Marcela Scibiorska, post-doc en philosophie à l'Université catholique de Louvain.

Il pointe la question de l’agentivité des matériaux visuels : jusqu’à quel point ces derniers peuvent-ils matériellement affecter ce qui les reçoit (œuvre, support ou individu), dans quelle mesure leur maniement implique-t-il un donné sensible, pathique et haptique ?

Explorez également les derniers actes du Conférencier intitulés L’image dans le livre. Cadre, cadrage XVIe-XVIIIe siècles

 
Ce qu'il reste à découvrir : l'affiche