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Institut d'études slaves, un établissement centenaire

Publié le 27 novembre 2023 Mis à jour le 27 novembre 2023
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L’Institut d’études slaves célèbre le centenaire de sa fondation à Paris en 1923. Les BU Lyon 3 vous proposent un retour sur l’historique de cette institution de premier plan qui, cent ans après sa création, reste incontournable pour les enseignants-chercheurs spécialisés en slavistique.

LES DÉBUTS D'UNE INSTITUTION HISTORIQUE
La fondation de l’Institut d’études slaves (IES) au lendemain de la Première Guerre mondiale répondait à l’intérêt grandissant, depuis quelques décennies, pour les études slaves en France. Longuement méconnue, la slavistique connût un essor en France à partir du milieu du XIXe siècle grâce aux travaux de Louis Léger, Ernest Denis, Emile Haumant, Paul Boyer, Antoine Meillet, André Mazon et d’autres chercheurs.
Prenant le relais d’une société savante créée en 1919 par l’historien tchèque Ernest Denis, l’Institut des études slaves fut inauguré le 17 octobre 1923 par les présidents Alexandre Millerand et Tomáš Masaryk. À cette époque, il a bénéficié de l’aide des gouvernements français, tchécoslovaque, yougoslave et, plus tard, de la participation de la Pologne.
 
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L’Institut était situé depuis sa création au 9 rue Michelet, dans le bâtiment historique de l’hôtel particulier d’Ernest Denis, offert à l’Université de Paris, puis devenu la propriété de l’Université de la Sorbonne en 1981. En tant que centre de recherche et d’enseignement, sa vocation première était d’assurer le rôle du coordinateur des travaux de recherche menés en France sur les pays de l’Est. À ce titre, il regroupait en son sein de nombreux chercheurs spécialisés dans le domaine de la slavistique et parmi eux tous les pionniers des études slaves en France, qui ont beaucoup contribué au rayonnement de l’Institut.

Dans les premières décennies de sa création, l’IES assurait également la tutelle des instituts français présents à l’étranger et était mandaté par le ministère français des Affaires étrangères pour être un lieu d’accueil et de rencontres pour les étudiants boursiers venant des pays slaves. Ces derniers disposaient ainsi au cœur de Paris d’un lieu de rencontres et d’échanges privilégié, des salles de lecture et des locaux pour l’organisation de leurs événements culturels.  

L’IES a déployé également, dès cette époque, une importante activité éditoriale, en continuant notamment les publications de l’Institut français de Saint-Pétersbourg, fondé en 1911 sous la tutelle de l'Ambassade de France en Russie et dont la plupart des missions avaient été interrompues en 1920.

CENT ANS APRÈS
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Reconnu établissement d’utilité publique (Journal officiel du 27 mars 1920 et décret du 22 novembre 1925), ce centre parisien de recherche sur le monde slave occupe aujourd’hui encore une place privilégiée dans le paysage scientifique français et reste indispensable « à la compréhension de l’aire culturelle qu’elle étudie » depuis dix décennies. Rattaché à la faculté des Lettres de la Sorbonne Université, l’Institut collabore dans le cadre de ses missions scientifiques avec le Centre d’études slaves intégré à l’Unité mixte de recherche Eur’ORBEM sous la double tutelle du CNRS et de la Sorbonne Université. Les deux établissements publient conjointement la Revue des études slaves fondée en 1921 par les slavistes Antoine Meillet, Paul Boyer et André Mazon. Cent ans après sa création, cette revue trimestrielle continue à jouer un rôle essentiel dans la diffusion en France et en Europe des travaux sur la philologie, l’histoire, la critique et l’histoire littéraires des pays slaves, mais aussi de l’ensemble de l’Europe orientale, balkanique et médiane.

Le partenariat avec d’autres institutions majeures d’enseignement supérieur et de recherche dont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et les universités françaises, permet à l’IES de proposer régulièrement des manifestations scientifiques variées, de publier des actes de colloques, des monographies, des manuels pédagogiques et des dictionnaires de langues slaves.

L’Institut abrite également une bibliothèque couvrant une grande variété de domaines de la slavistique. Il s’agit de l’une des collections slaves les plus importantes en France proposant une documentation en russe, ukrainien, biélorusse, tchèque, slovaque, polonais, serbe, croate, slovène, macédonien, bulgare, sorabe, polabe, albanais, balte, hongrois, roumain, etc. La bibliothèque a également en dépôt le fonds slave de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (IRHT) et dispose de précieuses archives et manuscrits.

L’IES DANS LES BU LYON 3
IES5 Les collections slaves des BU Lyon 3 ont vu le jour parallèlement à la création de la chaire de russe à l’Université de Lyon en 1920. Les enseignants-chercheurs de Lyon entretenaient des liens étroits avec cette institution parisienne de premier plan, ce qu’attestent plusieurs documents conservés dans nos fonds. Les dons d’ouvrages des slavistes de renom, membres de l’IES, effectués grâce à leurs contacts avec les enseignants de Lyon ont permis de jeter les bases d’une collection riche, couvrant tous les domaines d’études slaves.


En effet, les BU sont aujourd’hui dépositaires de nombreuses éditions précieuses dont certaines ont conservé sur leurs pages les marques d’appartenances et les initiales de Louis Léger, Antoine Meillet, Paul Boyer, André Mazon, Jules Patouillet. Leurs signatures sont apposées sur des ex-libris à l’effigie de l’Institut d’études slaves sous forme d’un S en lettrine évoquant le style raffiné des enluminures et des icônes médiévales. Ces documents sont aujourd’hui autant de témoins précieux de l’époque qui a vu les débuts de la slavistique française et contribuent à enrichir à ce titre les collections de Lyon 3 d’une plus forte dimension patrimoniale.

Quant aux collections plus récentes, les BU conservent de nombreux ouvrages scientifiques et pédagogiques parus sous l’égide de l’IES ou édités par Eur’ORBEM éditions.
 

Pour en savoir plus sur l'histoire de l'Institut d'études slaves, consultez le numéro spécial de la Revue des études slaves (XCI 1-2 | 2020).

Pour aller plus loin, consultez également notre bibliographie sélective.